AU FIL DES SAISONS

Reportage sur notre arboretum dans "Silence, ça pousse...!" :


C’est au cours de l’hiver que l’on peut admirer la beauté des écorces dont la couleur s’intensifie avec le froid : Acer au bois jaspé de gris, de jaune d’or ou encore de rose indien, Prunus serrula au bois d’acajou luisant, Prunus maackii ou Fraxinus excelsior ‘Jaspidea’ teinté de jaune ambré ou doré. Les Stewartia, Pseudocydonia sinensis, Zelkova dont les écorces se détachent par plaques, ou Carya ovata, Heptacodium chez lesquels elle s’exfolie en lamelles verticales.
Ecorce d'Acer griseum
Le Tilia cordata ‘Winter Orange’, quant à lui, forme comme un bouquet de rameaux rose orangé pendant que les bouleaux du monde entier arborent leurs écorces se déroulant en minces copeaux.
Camellia sasanqua 'Setsugekka'
L’hiver est aussi la saison de certaines floraisons comme celle, discrète, des Parrotia, les petits bouquets ronds, jaune pâle et très parfumés des Edgeworthia. Sans oublier les fleurs des Hamamelis au parfum fruité, des Lindera à la fragrance épicée, des Viburnum exhalant une odeur d’amande ou encore des Sarcoccoca qui embaument littéralement.
Edgeworthia chrysantha
L’éveil de la végétation en mars/avril quand s’épanouissent les premières floraisons des Rhododendron. Ouvrant la marche, le R. calophytum et ses grandes fleurs roses puis les R. augustinii et le R. ‘Gristède’ d’un bleu soutenu, les R. williamsianum aux ravissantes clochettes roses ou blanches et le R. diaprepes , issu du pied mère de l’Arboretum des Barres, produisant de grandes fleurs blanc pur.
Rhododendron diaprepes
Ensuite viennent les R. yaskushimanum à port horizontal, dont les longues feuilles duveteuses servent d’écrin à des fleurs roses ou blanches.
Rhododendron yakushimanum 'Shuanense'
Persistantes ou caduques, les azalées au délicat parfum ne sont pas en reste, pas plus que les Pieris au feuillage persistant et aux magnifiques panicules de clochettes roses ou blanches. C’est aussi l’apparition des fleurs des premiers magnolias aux tons discrets : étoilées, délicatement parfumées, blanches pour le M. stellata et roses pour M. stellata ‘Rosea’.
Les accompagnent celles des M. biondii, M. salicifolia, M. s. ‘Wada’s Memory’ et M. loebneri ‘Merril’ habillées de blanc et M. l.’Leonard Messel’ drapée de rose. Le superbe M. kobus déploie une multitudes de fleurs blanches.
Magnolia kobus
A découvrir en avril la majorité des magnolias dont les fleurs en coupe plus ou moins ouverte nous offrent une palette colorée allant du blanc au violine en passant par le rose pâle, le rose vif et le pourpre, sans oublier certaines espèces à floraison d’un jaune plus ou moins soutenu.
Magnolia 'Elysabeth'
Leur cousin, le Miquelia yunnanensis nous émerveille par ses petites coupes d’un blanc immaculé. Puis c’est toute la ronde des Cercis (certains venant du Moyen-Orient, de Chine, d’Iran, des Etats-Unis ou encore du Canada) dont le bois encore nu se couvre d’une multitude de petites fleurs violines, pourpres ou blanches.
Cercis griffithii
Arborant un port japonisant très décoratif, les Prunus nous éblouissent par leur nuée de fleurs si délicatement teintées de blanc, de rose ou de jaune paille. A l’approche des Osmanthus et des Viburnum, c’est une douce fragrance de miel qui embaume l’atmosphère.
Viburnum x burkoodii 'Anne Russel'
Puis rentrent en scène les pommiers à fleurs (Malus sp.), dont certains sont agréablement parfumés, qui se couvrent d’un véritable voile de fleurs blanches allant jusqu’au rose carminé.
C’est en mai que s’offrent en spectacle les cornouillers américains (Cornus florida, les fameux « dogwoods ») dont les branches étagées portent de petites fleurs sphériques entourées de bractées décoratives blanches, rose pâle ou rose foncé, qui se chevauchent les unes les autres.
Cornus florida 'Rubra'
Les marronniers arbustifs, Aesculus pavia, se parent alors de panicules de fleurs roses, oranges ou bien rouges.
Aesculus x neglecta 'Erythroblastos'
Les aubépines (Crataegus sp. quant à elles font étalage de leurs petits bouquets de fleurs blanches et roses. L’originale floraison du Davidia involucrata , l’arbre aux mouchoirs, nous enchante et nous surprend.
Davidia involucrata
Les robiniers produisent alors des fleurs papilionacées merveilleusement parfumées, se déclinant du blanc au rose vif. Les petits frênes, Fraxinus ornus ou F. sieboldianus, voient s’épanouir les fleurs blanc crème en grappes mousseuses au parfum sucré intense. N’oublions pas les floraisons odorantes et pleines de charme des Styrax et Pterostyrax qui s’épanouissent en corymbes blanches retombantes, non plus que celle des Halesia aux superbes grappes blanc pur. Formées en arbres ou conservant leur aspect volubile, les glycines (Wisteria sp.) allient la splendeur de leur floraison blanche, rose ou bleue à un parfum envoûtant.

Puis c’est au tour des spectaculaires cornouillers asiatiques (Cornus kousa), au port plus compact que celui de leurs congénères américains de se couvrir d’une nuée de bractées blanches ou roses.
Cornus kousa var. chinensis 'Milky Way'
Présentant l’avantage de s’épanouir une fois passées les dernières gelées, les floraisons des derniers magnolias M. x wiesneri, M. sieboldi, M. virginiana interviennent en ce tout début d’été avec une floraison blanche délicatement parfumée.
Leur cousin, le tulipier (Liriodendron), exhibe ses fleurs en coupe orange et verte alors que l’Eucryphia montre ses petites fleurs simples et blanches au cœur doté d’un bouquet d’étamines jaunes.
Liriodendron tulipifera 'Crispum'
Quant à elles, les petites fleurs blanc vert du Ptelea exhalent un parfum de chèvrefeuille et se transformeront ensuite en des grappes de petits fruits rappelant la monnaie du pape jour.
S’épanouit l’originale floraison coupe rouge sombre et comme séchée au parfum délicat du Calycanthus.
Calycanthus florida
Le dernier marronnier nain, Aesculus parviflora, déploie alors ses élégantes panicules de fleurs très légères, odorantes, blanches à étamines roses. Il faut aussi mentionner le charmant Zenobia aux petites clochettes blanches et au feuillage argenté ainsi que le début de la floraison des Hydrangea dont certains portent des inflorescences globuleuses, d’autres plates ou encore en panicules qui vont nous enchanter jusqu’aux premières gelées.
Vue de l'arboretum avec Hydrangea paniculata au premier plan
Au cours de l’été ce sont les Stewartia qui allient l’écorce décorative que nous avons déjà mentionnée à une charmante floraison en petites coupes blanches qui se renouvellent chaque jour.
Stewartia rostrata
Les tilleuls (Tilia sp.), qu’ils soient américains, européens ou asiatiques, portent de juillet à septembre des fleurs au parfum extrêmement puissant. Le dernier du genre , un petit tilleul chinois Tilia henryana associe un superbe feuillage à une multitude de grappes de fleurs jaune pâle très odorantes. Les Clerodendron dont les fleurs très parfumées forment des cymes blanc rosé donnant naissance à d’originaux fruits bleu turquoise. Chez les Koelreuteria, ce sont des panicules terminales de fleurs jaunes qui engendrent des gousses roses et vertes très décoratives. Le Sophora qui se retrouve alors couvert d’une multitude de petites fleurs jaunes et les Clethra aux ravissantes panicules parfumées, blanches ou roses.
Clethra fargesii
Plus tardivement en septembre, les Tetradium arborent des corymbes de fleurs crème qui précèdent de magnifiques grappes de fruits rouge sombre.
Vraiment splendide, l’Oxydendron voit s’épanouir ses fleurs parfumées réunies en légères panicules retombantes, blanc crème, qui vont se mêler au feuillage automnal en un dégradé de rose orangé et de rouge.
L’Heptacodium miconoides qui associe à son écorce en lambeaux verticaux des fleurs blanches très odorantes disposées en cymes terminales suivies de fruits très décoratifs passant du vert au rose puis au pourpre.
Chez les Zanthoxylum, c’est la fructification en grosses grappes de fruits rose vif à odeur poivrée qui crée la sensation.

De septembre à fin novembre s’illustre le feu d’artifice des coloris d’automne !
En effet, chacun tente d’être le premier et d’arborer le feuillage le plus étincelant.
Acer japonicum 'Aconitifolium'
Si c’est le concours des chênes et des érables, américains ou asiatiques, à qui nous offrira la livrée la plus éblouissante, il y a aussi bien d’autres participants : le Sassafras aux feuilles polymorphes rose orangé, les Nyssa et leur feuillage unique par leur coloris d’un orange puissant, les Carya aux folioles teintées d’or ou encore les Cercidiphyllum qui nous enveloppent d’un parfum diffus de confiserie et nous séduisent par leurs teintes jaunes et roses.
Acer palmatum en groupe
Allée de Quercus palustris
Pour leur part, les cornouillers américains ou asiatiques allient leurs fruits à des feuilles aux couleurs éblouissantes.
Les tulipiers se revêtent d’un jaune profond et les Zelkova colorent leurs superbes feuilles de toute une palette allant du rose orangé au rouge vif. Les Pyrus ferment la marche en demeurant toujours flamboyant alors que presque tous les autres feuillus sont déjà dénudés.
Taxodium distichum
Cette saison est aussi celle des fruits décoratifs. Admirez les fructifications rouges, jaunes ou oranges des Malus et des Crataegus ou encore le rouge éclatant des baies de Viburnum. Quasiment inégalables par leur profusion, les petits fruits des Callicarpa mûrissent en grappes blanches, mauves ou violettes.

Le feuillage rougeoyant des sorbiers (Sorbus sp.) se voit souvent relayé par le vif coloris de leurs petites baies mais, pour certaines espèces, la délicatesse est de mise et c’est de blanc, de blanc rosé ou bien de rose qu’elles se parent. Pour conclure, soulignons aussi la beauté de la fructification de nombreux fusains (Euonymus sp.) dont les fameux « bonnets d’évêque » rose franc s’ouvrent sur un arille orange.
Au fil des saisons nombre de plantes qui sont intéressantes par le coloris de leur feuillage doré (Robinia pseudoaccacia ‘Frisia’, Gleditsia triacanthos ‘Sunburst’, Cornus mas ‘Aurea’, …) ou bien tacheté ou panaché de blanc (Ulmus procera ‘Argenteovariegata’, Castanea sativa ‘Albomarginata’, …).
Les hêtres (Fagus sp.) nous offrent tant de choix dans les innombrables formes et coloris de leur feuilles (vertes, pourpres, jaune d’or, bordées de blanc… ) qu’il est impossible de tous les citer.
Fagus sylvatica 'Purpurea Tricolor'
D’autres genres comme le Pseudocydonia, le Nandina et bien d’autres encore voient leur feuillage changer plusieurs fois de couleur en une seule année. Enfin, n’oublions pas de grands sujets de conifères qui jouent un rôle essentiel en structurant l’ensemble du parc.

Il est bien évident qu’il ne s’agit là que d’un bref aperçu des collections présentées dans l’Arboretum et que seule une visite permet d’en mesurer l’étendue.